Conseils pour l'écrit du bac

I Le commentaire composé

Comme son nom l'indique,

1) c'est un commentaire...

Il faut parler du texte, l'expliquer, le commenter. 

a) Pas de paraphrase

La paraphrase consiste à raconter le texte, à redire mal ce que l'auteur dit bien.

Astuce : éviter les formules comme «l'auteur (ou le personnage) dit que», «pense que». Utiliser plutôt des formules comme «exprime», «donne l'impression».

b) pas une simple liste de remarques

Il ne faut pas se contenter de remarques formelles sur le texte, sans commentaire ni explication.

Il  ne s'agit pas de se contenter de remarquer des figures de style ou des champs lexicaux.

Astuce : chaque fois qu'on cite le texte, qu'on relève un procédé (figure de style, champ lexical...), on donne une interprétation. 

c) pas un simple bavardage vaguement en rapport avec le texte 

Il s'agit de parler du texte, et uniquement de lui. Les remarques sur la vie de l'auteur ou sur les circonstances historiques de rédaction du texte n'ont guère leur place dans un commentaire littéraire... Ce à quoi il faut s'intéresser, c'est ce qui est dit, et comment cela est dit.

Astuce : chaque fois qu'on affirme quelque chose sur le texte, on le prouve immédiatement en le citant : on reste proche du texte.

Éviter les remarques sans intérêt pour le commentaire du texte.

2) ...composé.

a) La nécessité du plan

S'il est composé, il doit y avoir un plan : les  remarques sont regroupées de façon thématique, en allant de ce qu'il y a de plus évident à ce qui est moins évident.

Le plan permet de répondre à une problématique.

b) un plan qui ne sépare pas la forme du fond.

Les procédés (figures de style, champs lexicaux, rythmes, etc.) sont au service du sens : l'auteur veut dire quelque chose. Par conséquent, vous ne pouvez faire une partie (ou plusieurs) qui soit un  simple catalogue de remarques de style.

Astuce : se souvenir que les titres des grandes parties doivent porter sur l'interprétation, le sens du texte. Les sous-parties (paragraphes), en revanche, porteront sur les procédés employés par l'auteur au service de cette idée (ex: I. Le texte nous dit que la femme aimée est belle A. Les champs lexicaux qui le montrent B. Les comparaisons qui le montrent C Les sonorités qui le montrent).

II La dissertation

Au niveau du baccalauréat, le sujet de dissertation peut prendre deux formes :

1) Question fermée

C'est une question à laquelle on peut répondre par «oui» ou par «non».

ex : «Selon vous, Madame de Lafayette condamne-t-elle la passion amoureuse dans La Princesse de Clèves ?»

Ce type de sujet appelle un plan dialectique  (thèse, antithèse, dépassement). En fait, on fait une sorte de débat à l'intérieur du devoir, en montrant d'abord les bonnes raisons de dire oui, puis les bonnes raisons de dire non...

Les deux premières parties se trouvent assez facilement en déterminant la thèse du sujet (ici : Madame de Lafayette condamne la passion amoureuse dans La Princesse de Clève). La deuxième partie n'a pas pour fonction de montrer que ce qui a été démontré dans la première est faux, mais que cela mérite d'être nuancé : ce n'est pas entièrement vrai, cela ne marche pas toujours...

La troisième partie offre une troisième voie. Elle est plus difficile à trouver.

 2) Question ouverte

C'est une question à laquelle on ne peut pas répondre par «oui» ou par «non».

ex : Apollinaire écrit en 1908 que dans l’art, et notamment dans la poésie, « chaque œuvre devient un univers nouveau avec ses lois particulières ». Dans quelle mesure cette réflexion éclaire-t-elle votre lecture d’Alcools ?

Ce type de sujet appelle un plan thématique, comme pour le commentaire composé. De la même manière, on organise ses idées du plus évident, du moins important, au plus compliqué, au plus important...

3) La question de la problématique

Les sujets de dissertation de français au baccalauréat sont généralement une question simple, ils ne demandent pas de reformuler une problématique.

4) Où trouver les exemples ?

La question est toujours suivie d'une phrase qui est claire à ce sujet : 

«Vous répondrez à cette question dans un développement organisé. Votre réflexion prendra appui sur l’œuvre ..... au programme, sur le travail mené dans le cadre du parcours associé et sur votre culture littéraire.»

I Le commentaire composé

1 heure - 1 heure 15 : lecture attentive du texte, en notant toutes les remarques qu'il est possible de faire.

20-30 minutes : on regroupe ses remarques et on les organise en un plan. 

5 -10 minutes : élaboration de la problématique : quelle question simple permet de synthétiser mon plan ? 

N.B.: Contrairement à ce que l'on peut lire sur certains sites, IL N'EXISTE PAS DE PLAN UNIQUE ET DE PROBLÉMATIQUE UNIQUE QUI PUISSENT CONVENIR À TOUS LES TEXTES. Ceux qui vous font croire cela vous donnent des conseils dangereux (et les stages accélérés qui vous proposent d'apprendre à faire un tel plan sont une arnaque).

2 minutes : chercher des idées :

- d'amorce : dans tout le paratexte du sujet

- d'ouverture : par exemple, dans ce que vous avez lu cette année.

8-15 minutes: rédaction de l'introduction et de la conclusion.

Au bout de deux heures, on a fini son brouillon.

II La dissertation

1) Question fermée

1 heure 30- 1 heure 45 : élaboration du plan, en prenant bien garde d'associer toujours un exemple au moins à une idée, et d'avoir au moins deux idées par grande partie.

2-5 minutes : chercher des idées

- d'amorce : on peut parler de l'œuvre, sans partir trop loin du thème du sujet (par exemple, dans les sujets ci-dessus, on pourra évoquer la question de la morale La Princesse de Clèves, et la question des règles poétiques dans Alcools...)

- d'ouverture : il s'agit de rebondir sur une autre question : par exemple, celle de la place de l'amour dans La Princesse de Clèves, et celle de la modernité dans Alcools.

10-15 minutes: rédaction de l'introduction et de la conclusion.

2) Question ouverte

1 heure - 1 heure 15 : recherche des idées et exemples.

20-30 minutes : on regroupe ses remarques et on les organise en un plan.

2-5 minutes : chercher des idées d'amorce et d'ouverture

10-15 minutes: rédaction de l'introduction et de la conclusion.

Au bout de deux heures, on a fini son brouillon.

I Remarque préliminaire

Par convention, on doit toujours faire comme si le correcteur ne connaissait pas le sujet, au moment où il commence à lire la copie. Par conséquent : 
1. il faudra le citer (dissertation), ou le présenter (commentaire),
2. on ne peut pas commencer à en parler, dans l’introduction d’un commentaire, en disant « ce texte », puisque le lecteur est censé ne pas savoir de quel texte on va parler,
3. dans la première étape de l’introduction, on amène le sujet : cette étape doit donner l’impression qu’on était en train de parler d’autre chose, et que, comme par hasard (« tiens, à propos... »), on arrive au sujet. 

II Les étapes de l’introduction et de la conclusion

A. Les trois étapes de l’introduction 

1. Amorce : on amène le sujet. 

2. Le sujet 

a) On cite ou présente le sujet 

b) On annonce la problématique 

3. L’annonce du plan 

Le sujet, ou sa problématique, est une question vaste que l’on découpe en deux ou trois questions, en allant généralement de la plus simple et la plus complexe. Les différentes parties du devoir constitueront la réflexion pour répondre à chacune de ses questions : dans la première partie on répond à la première question dans la deuxième à la deuxième question... les questions peuvent être formulées de manière directe ou indirecte (« nous nous demanderons si... », « nous examinerons (tel problème) » 

B. Les trois étapes de la conclusion 

La conclusion doit apporter des réponses aux questions posées en introduction.

 1. La synthèse 

On doit veiller à ce qu’elle apporte bien une réponse à chacune des questions posées en introduction. Pour le dire de manière caricaturale, elle pourrait être formulée de la manière suivante : « nous avons eu l’occasion montrer dans une première partie que (réponse à la première question : résumé de ce qui a été dit dans la première partie), puis dans la deuxième partie que (réponse à la deuxième question : résumé de ce qui a été dit dans la deuxième partie), et enfin dans la troisième partie que (réponse à la troisième question : résumé de ce qui a été dit dans la troisième partie) ». 

2. La réponse au sujet ou à sa problématique 

3.L’ouverture 

Cette étape permet d’évoquer une autre question, proche du sujet, sur laquelle on pourrait rebondir. Il ne s’agit pas de donner l’impression que l’on n’a pas répondu à la question posée par le sujet (ce serait désastreux !), mais de fournir une autre question, qui pourrait être le sujet d’un autre devoir.

Vous pouvez également rebondir en établissant un lien
- entre le texte sujet de votre commentaire composé et l'œuvre au programme que vous avez étudiée,
- entre l'œuvre au programme sur laquelle porte le sujet de la dissertation et l'un des textes que vous avez vus dans le parcours correspondant.

I Conseils pour la présentation

Aérer son devoir en distinguant nettement les différentes étapes : 

1. Entre le développement d’un part, l’introduction et la conclusion d’autre part
   Sauter deux lignes entre l'introduction et le développement, puis à nouveau deux lignes entre le développement et la conclusion.
2. À l'intérieur du développement 
   Sauter une ligne entre chaque grande partie.
3. À l'intérieur de chaque grande partie
   Chaque sous-partie doit comporter une nouvelle idée, avec au moins un exemple, et on fait un nouveau paragraphe pour chaque nouvelle sous-partie.

II Conseils pour la rédaction  : exemple

Exemple de début de plan 

1. Recopier  son introduction
2. Commencer le développement
   1. Sauter deux lignes
   2. Rédiger le premier paragraphe 
      1. Première phrase : faire une phrase avec le titre la 1re grande partie

 I Une atmosphère inquiétante
Dans une première partie, nous allons donc montrer que l’auteur de ce texte nous plonge dans une atmosphère inquiétante.

2. Deuxième phrase : faire une phrase avec le titre la 1re sous- partie

A Le regard du narrateur
Pour cela, nous allons d’abord nous intéresser au regard du narrateur, avec qui nous découvrons ce qu’il se passe.

3. Troisième phrase  : EXEMPLE (citation)

En effet, on voit que le récit à la première personne : c’est  donc à travers le regard du narrateur qu’on découvre la scène, par exemple : « tout me transporta dans un passé indéfini ».

3. Paragraphe suivant
   1. Première phrase  : faire une phrase avec le titre la 2e sous- partie

Inutile ici de reprendre le grand titre de la grande partie.

B Une atmosphère effrayante
Ensuite , on peut voir qu’il règne dans ce texte une atmosphère effrayante.

2. 2e phrase  : faire une phrase avec le point 1 et citation

En effet, il règne dans le lieu décrit une atmosphère sombre  : « peu de lumière », « nuit », « ombres ».

3. 3e phrase  : faire une phrase avec le point 2 et citation

De plus, il est question d’ « effroi ».

4. 4e phrase  : faire une phrase avec le point 3 et citation

Pour finir, les personnages ne sont pas rassurants : il n’y a que quelques hommes qui parlent peu ( « quelques buveurs assis  parlaient haut entre des silences »), une aubergiste qui a l’air d’une sorcière ( « Hélène était vieille et massive comme la  sibylle de Cumes », « attifée de belles guenilles »).

4. Conclusion de la partie
   1. « On peut donc dire que ce texte nous fait entrer dans un univers inquiétant. »
   2. sauter une ligne 
5. Début de la deuxième partie

II Une sensation d’enfermement
Dans une deuxième partie, nous allons montrer que le narrateur a une sensation d’enfermement.

Vous pouvez vous entraîner à l'aide des exercices suivants. Si vous le désirez, vous pouvez réserver une demi-heure de cours pour les corriger.

1) Faire un plan (89.69 Ko)

2) Trouver une problematique (96.28 Ko)

3)Introduire et conclure (66.5 Ko)