« Le latin et le grec ne se parlent plus ; et de là vient, en partie du moins, leur valeur formatrice. » (J. de Romilly, Lettre aux parents sur les choix scolaires).
Ce paradoxe souligne une des forces de l’apprentissage des langues anciennes : si elles sont utiles pour comprendre le français, c'est parce qu'elles forcent celui qui les étudie à ne pas se contenter d'un à peu près. Pour traduire, on ne peut se contenter de comprendre à peu près ce dont il est question, et de sauter par-dessus la phrase un peu obscure...
On ne peut plus lire, et penser qu'on a compris, ou à peu près, et que cela suffira. Il faut lire, relire, faire attention à la construction. On apprend à lire de manière méticuleuse. On apprend à se concentrer sur ce qu’on lit, à faire attention à la construction de la phrase. On apprend à prendre le temps de comprendre. De comprendre à fond.
On apprend à ne pas se contenter de notions grammaticales floues.
Tout ce qui manque pour bien comprendre un texte français, pour bien le lire... quelle gymnastique de l’esprit !